Mode d'emploi

Voici l'ensemble des formations que les AA proposent. La liste n'est pas exhaustive...

Méthodologie

Enquête de terrain et journal de bord
Le journal de bord ou carnet de bord, selon le terme retenu, s’inspire largement de la méthode ethnographique et du journal de l’ethnologue. Afin que les étudiant(e)s puissent exploiter leurs terrains de stage, initier leur futur mémoire professionnel et s’approprier un outil qui s’avèrera utile dans leur futur exercice professionnel, il est nécessaire d’expliquer comment recueillir des données grâce à l’observation directe, les consigner et les exploiter. Cela pourra prendre la forme d’un cours en salle, prenant appui sur des exemples concrets mais aussi d’une mise en pratique à l’occasion de séquences d’observation. Il pourrait être intéressant d’insérer ce travail tôt dans la formation, afin qu’il puisse être réinvesti à l’occasion des premiers stages professionnels mais de le poursuivre sur les trois années afin de proposer un accompagnement méthodologique aux étudiant(e)s.

Les personnes âgées

Relations intergénérationnelles
Avec l’allongement de l’espérance de vie, s’annonce le remplacement progressif du modèle familial à trois générations par le modèle à quatre voire à cinq générations. Dans le même temps, les solidarités familiales sont fragilisées par le grand nombre de jeunes sans qualification, par la précarité des familles monoparentales, par les difficultés rencontrées par les familles nombreuses et par le poids d’anciens en perte d’autonomie. Pour la première fois en 2006, la Conférence de la famille, après s’être penchée sur la politique familiale à l’égard de la petite enfance, l’enfance ou l’adolescence, s’est consacrée à l’intergénérationnel. Les réseaux familiaux, leurs échanges, l’entraide familiale constituent en effet des sujets neufs dans le champ de la politique familiale. A quelles solidarités la génération des 50-60 ans est-elle aujourd’hui appelée à la fois envers leurs enfants et leurs parents vieillissants ? Quels substituts trouve-t-on pour suppléer éventuellement à l’aide intra-familiale ? Qui dans la famille est sollicité pour aider les aînés ? Entre les arguments de principe qui opposent ceux qui craignent un affaiblissement des solidarités publiques et ceux qui craignent un affaiblissement du lien de filiation, une évidence s’impose : l’importance des besoins sociaux à satisfaire. Une politique publique de soutien aux aidants familiaux est donc en train de se développer : création d’un congé de soutien familial, Plan « Solidarité Grand âge ».

La place des personnes âgées dans la société
La vision que nous avons collectivement de cet âge de la vie, après une période de très grands changements, a perdu de sa précision et de sa simplicité et nous n’avons plus les clés sociales et culturelles pour l’appréhender. Il est facile de noter que les différents discours qui circulent sur la question oscillent aujourd’hui entre une vision positive qui se félicite des gains d’espérance de vie, vus comme une sorte de « victoire de la longévité » et une vision plus négative qui, tout de suite après le cri de victoire, s’empresse d’imaginer tous les problèmes que va poser immanquablement la présence de tant de personnes âgées. La vieillesse est donc prise dans ce paradoxe où, de plus en plus présente socialement avec une augmentation forte du nombre de personnes vivant aux âges les plus élevés, elle est aussi de plus en plus difficile à appréhender. Autrement dit, bien qu’ayant parmi nous et autour de nous de plus en plus de personnes âgées, nous les connaissons peut-être de moins en moins bien et nous ne savons pas très bien comment nous situer par rapport à elles. Il semble d’ailleurs qu’elles-mêmes ne savent pas très bien définir leur place. Les enquêtes montrent régulièrement que les vieilles personnes ressentent aussi l’ambivalence de leur situation, prises entre la revendication du droit à profiter pleinement d’une retraite méritée après une longue vie de travail, et le regret parfois de n’être pas plus utile après le départ à la retraite. Elles en montrent aussi la fragilité et combien le bien-être d’une personne âgée tient parfois à peu de choses et peut se détériorer très vite quand son entourage proche se transforme. Nous nous interrogerons sur les raisons de la dévalorisation de la vieillesse à l’époque contemporaine dans notre société. Nous verrons comment le recours de plus en plus fréquent à des auxiliaires de vie et à aux institutions médicalisées supplée aux solidarités familiales et répond à des besoins nouveaux.

Approche socio-anthropologique du handicap

Après une définition du handicap (à la fois dans sa dimension historique, médicale, juridique), l’analyse critique des classifications internationales et l’analyse de quelques situations sociales mettant en scène des personnes ayant une ou plusieurs déficiences (physiques, mentales, sociales) dans des contextes sociaux et historiques différents, on introduira et développera les notions de même et différent, de norme, de stigmate et de déviance.

Anthropologie de la santé

Corps, santé et maladie
Il s’agit ici de sensibiliser les étudiant(e)s à la diversité des représentations et des usages du corps sain et du corps malade, de la santé et de la maladie. Au-delà de leur dimension physiologique, que personne ne songe à discuter, le corps, la santé et la maladie sont également des objets socialement et culturellement construits. On s’intéressera ici notamment aux changements observés dans la société occidentale quant aux représentations de la maladie et aux différentes manières d’appréhender ces trois concepts selon le milieu socio-économique mais également dans des sociétés éloignées de la nôtre.

Conduites à risques : santé publique et prévention à l’épreuve des comportements individuels
Les conduites à risques ne sont pas exclusivement mises en œuvre par les jeunes. Il s’agit ici d’analyser les fonctions qu’elles remplissent, les relations qu’elles entretiennent avec la biographie individuelle et la socialisation et l’aspect cumulatif d’une prise de risque sur l’autre. Les sujets abordés seront par exemple : l’usage d’alcool et de substances psycho-actives, les risques sexuels, les freins à la mise en œuvre de stratégies de prévention…

Représentations et usages de l’argent au sein de la famille

La circulation de l’argent dans la famille
Le vieil adage selon lequel « en amour on ne compte pas » laisse imaginer, avec raison, que les transactions financières au sein du couple et de la famille sont problématiques. En effet, les règles de l’échange sont différentes dans la sphère familiale et dans la sphère économique et il peut être l’instrument d’une hiérarchie peu compatible avec l’idéal contemporain de l’égalité conjugale.

Des usages de l’argent distincts selon le sexe
Les enquêtes sociologiques montrent que la distinction de sexe marque la répartition des responsabilités au sein du couple concernant la gestion des finances. Les enquêtes ethnologiques nous invitent également à considérer que le milieu socio-économique et le milieu culturel conditionnent l’organisation matérielle et financière du couple.

Enfance et jeunesse dans la société

La Jeunesse, transition vers l’âge adulte
Les psychologues emploient le terme d’ « adolescence » quand les sociologues ou les anthropologues parlent plus volontiers de « jeunesse ». A quelles réalités sociales et historiques se reporte donc le terme de jeunesse ? Qu’est ce que la jeunesse ? Combien de temps dure-t-elle ? Quelles sont ses caractéristiques ? etc. Une approche socio-anthropologique permet d’appréhender la jeunesse comme étant une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte où se « fabrique » l’identité sociale et sexuée de l’individu. La jeunesse apparaît alors autant comme une phase d’apprentissage de la société que comme une phase d’intégration sociale. Temps de maturation, elle privilégie ainsi les expérimentations en tout genre, celles du corps comme celles de l’esprit.
Le concept anthropologique de « rite de passage » offre une grille de lecture pertinente pour appréhender les expériences de la jeunesse actuelle. Dans les sociétés traditionnelles en effet, le passage à l’âge adulte est codifié, institutionnalisé par le biais de rites dits « d’initiation » alors que dans nos sociétés, cet encadrement rituel s’est progressivement délité. Quels sont les points communs et les points de divergence entre ces deux manières d’envisager la sortie de l’enfance ? Comment se construit-on aujourd’hui dans nos sociétés en tant qu’adulte ? Sur la base de quelles expériences ? Peut-on encore parler de rites d’initiation aujourd’hui ? Et si oui, sous quelle forme ?

Jeunesse et prise de risque
Dans différents domaines (risques sexuels, comportements addictifs, conduite de véhicule, etc.,), les politiques de prévention/répression ciblent tout particulièrement les jeunes. En effet, quand pour beaucoup d’entre eux, le passage à l’âge adulte se passe sans trop de heurts, pour d’autres au contraire, ce passage pour des raisons sociales, culturelles ou psychologiques n’est pas aussi évident. Dans ces cas-là, les jeunes auront tendance à recourir aux conduites à risques pour se convaincre qu’ils ont eux aussi leur place dans le monde. Les statistiques s’accordent à montrer que les conduites à risque se différencient entre les filles et les garçons; il y a violence dans les deux cas: une violence "invisible" et, le plus souvent, tournée vers soi pour les filles et une violence plus spectaculaire et visible dans la sphère publique pour les garçons. La délinquance juvénile (au sens de transgression de la loi), à propos de laquelle les enquêtes montrent qu'elle est majoritairement masculine (même si cela varie selon la nature de l'acte délictueux) constitue une forme de prise de rique. Comment aborder ces expériences de transgression que sont les conduites à risques et la délinquance juvénile ? Quel sont les enjeux de la prise de risque dans le passage à l’âge adulte ? Quel sens social peut-on leur donner ? Et enfin, quel est le rôle des prises de risques dans la construction de l’identité masculine ou féminine ?

L’entrée des jeunes dans la sexualité
Sur la base des enquêtes sociologiques menées en France sur la sexualité, il s’agira de montrer les spécificités de la sexualité des jeunes, dans la mesure où elle prend place dans un moment de la biographie où l’individu n’est pas encore tout à fait adulte. Elle pourra être abordée sous l’angle des risques qu’elle présente mais aussi dans son aspect contributif à la construction de l’identité masculine et fémine du futur adulte.

Socio-anthropologie de la famille


Approche socio-anthropologique des rôles parentaux

Les sociologues de la famille ont montré les changements contemporains qui ont touché la famille dans les sociétés occidentales. Les rapports sociaux entre homme et femme ont changé profondément au cours des quatre dernières décennies, ce qui aboutit en particulier à des changements dans les rôles conjugaux mais aussi parentaux. Les médias valorisent depuis une quinzaine d’années ces « nouveaux pères » qui s’investiraient plus qu’autrefois dans les soins à leurs enfants et leur éducation, jusqu’à en faire une norme dominante. Qu’en est-il vraiment ? Comment, dans la famille conjugale, les rôles parentaux se répartissent-ils ? Les usages et les représentations en matière de parentalité ont-ils profondément changé ? Ou bien les modèles traditionnels sont-ils encore vivaces ?
Si l’on parle de la parentalité aujourd’hui, c’est donc essentiellement parce que la fonction, le rôle, la place et les pratiques des parents posent question, ne vont pas de soi. La notion de parentalité permet aussi de rendre compte de ceux qui jouent un rôle parental sans pour autant avoir aucun lien juridique avec l’enfant (beau-parent, famille d’accueil…). Il est également intéressant de se pencher sur le rôle que les conjoint(e)s des parents séparés peuvent avoir auprès de leur bel-enfant et sur la manière dont il est perçu : se substitue-t-il au parent ou bien les positions parentales s’additionnent-elles ?

Formes familiales contemporaines

L’organisation contemporaine de la famille se caractérise par une dichotomie croissante entre sexualité et procréation. Dans un premier temps, il serait intéressant d’introduire les changements familiaux contemporains et la diversité des parcours conjugaux qui ont une incidence directe non seulement sur la situation des individus mais aussi sur celle des enfants (mariage-pacs-divorce, familles monoparentales, familles homoparentales).

Séparation conjugale et recomposition familiale
Séparations et divorces sont bien plus nombreux de nos jours qu’autrefois. L’explication tient essentiellement aux changements récents dans les domaines des rapports hommes-femmes et de la sexualité, mais aussi aux attentes nouvelles de nos contemporains qui aspirent au bonheur individuel. Quelles conséquences la séparation conjugale a-t-elle sur la vie familiale ? Et que se passe-t-il lorsque les parents séparés fondent un nouveau couple et un nouveau foyer ? Dans bien des cas, les recompositions familiales impliquent la cohabitation des enfants nés du premier lit et ceux issus de la nouvelle union. Dans ces conditions, comment se recompose la fratrie? Quels sont les liens qui unissent les frères/sœurs aux quasi-frères/sœurs ou encore aux demi-frères/sœurs ?
Par ailleurs, dans nos représentations comme dans la loi, les parents sont censés le rester toute leur vie. Qu’en est-il en réalité ? Quelle place le nouveau compagnon d’une mère et la nouvelle compagne d’un père occupent-ils dans la vie de l’enfant ?
De manière générale, les recompositions familiales amènent à s’interroger sur le sentiment d’appartenance à une famille.

L’adoption

Dans une société qui réduit bien souvent le lien de filiation au lien de sang et l’envisage comme un lien exclusif, penser la filiation adoptive n’est pas chose aisée. Pourtant, l’ethnologie nous montre que dans le passé, comme dans d’autres sociétés, le lien entre des parents et leur enfant n’est pas toujours, loin s’en faut, réductible au sang et au patrimoine génétique. Beaucoup de couples et d’individus voient dans le dispositif de l’adoption plénière la possibilité de réparer une situation qui les prive de pouvoir être parents. Droit de l’enfant et droit à l’enfant, adoption à titre de célibataire ou en couple, accès à l’adoption par un couple de même sexe ou au contraire restriction plus grande de l’accès à l’agrément… l’adoption est un sujet de préoccupation très contemporain.
Il faudra distinguer différentes dimensions de l’adoption : l’adoption plénière et l’adoption simple dont les conséquences en matières de filiation sont différentes, l’adoption d’enfants à l’étranger, qui pose des questions bien spécifiques, l’adoption d’enfants nés sous X, l’adoption de nourrissons ou d’enfants plus âgés…